Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/316

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à Jacques Vernot… Je ne serais pas étonné qu’elle me donnât la veine.

Brasier avait toujours son air froid et désintéressé.

— Bonjour, cher ami, ça va bien depuis le temps ?

— Très bien, je vous remercie, répondit Farjolle, et vous ? Rien de nouveau ?

— Rien. Vous verra-t-on au cercle, tantôt ?

Farjolle répliqua sans affectation :

— Je ne crois pas, j’ai un tas d’affaires en retard.

Le commandant offrit de payer des bocks ; Farjolle déclara qu’il était pressé.

— À un de ces jours, Messieurs.

Il prit un fiacre. Rue Taitbout, il pencha sa tête à la portière, aperçut sa femme à une des fenêtres de l’appartement. Il monta l’escalier ; la porte était ouverte Emma le saisit par le bras et l’entraîna dans la chambre. Là, ils s’embrassèrent et se contemplèrent longuement, avec des regards humides, émus.

— Oh ! que c’est heureux, mon chéri, malgré tout que c’est heureux ! s’écria-t-elle.

— Oui, ma foi, c’est heureux ! dit Farjolle. Sapristi, j’ai passé quelques mauvais moments.

Il se laissa tomber dans un fauteuil en murmurant :

— Je suis rudement fatigué !

— Repose-toi, mon chéri… Je t’ai préparé un bon bouillon, tu vas le boire d’abord.

— C’est une bonne idée. Après je ferai un peu de toilette et je ne bougerai plus jusqu’au dîner.

Emma lui apporta une tasse. Il but par petites gorgées, déclarant le bouillon excellent. Puis il voulut un verre de cognac, l’absorba d’un trait, se sentit réconforté. Alors il procéda à sa toilette.