Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/79

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qui était maigre et sans mollets, il adorait cette beauté chez la femme. Jeanne d’Estrelle lui plaisait fort, mais il ne s’était jamais « emballé » tout à fait sur elle, à cause de ses cuisses qu’elle avait plates et mal conformées. Jolie figure, certainement, mais voilà tout. Bon pour les rastaquouères de se laisser attraper par ça.

— Non, je ne me coucherai pas à cette heure-ci.

Il redescendit la rue Clément-Marot. Il entra dans la rue de la Trémoille. Aux fenêtres de trois ou quatre maisons, des lumières glissaient par les fentes des rideaux.

— Tiens ! pensa-t-il, il y a du monde chez Sylvia.

Il se rappela que Sylvia donnait une fête et qu’il était même invité.

« Je ne suis pas en habit, mais, tant pis, je monte. Je ne vais pas me gêner avec Sylvia. »

D’ailleurs, à Paris, personne ne se gênait avec Sylvia. Il fut accueilli dans le salon par des hourras ; deux femmes se jetèrent à son cou et lui firent boire du champagne. Après quoi, il alla s’excuser auprès de la maîtresse de la maison.

Il but encore du champagne, fit un tour de valse, mangea une sandwiche au foie gras. Il regarda sa montre.

— Quatre heures du matin ! C’est-il bête de se coucher si tard.

Et il disparut à l’anglaise.

Le lendemain il se brouilla avec Jeanne d’Estrelle, sous prétexte qu’elle fréquentait trop de rastaquouères, ce qui était exact. Il s’ennuya toute la journée.

Il chercha un moyen de revoir Emma et songea à la formalité de la visite de digestion. Par malheur, Farjolle lui avait dit positivement en le quittant :