— Je suis trop bête, vraiment !
Farjolle s’était ennuyé durant tout le spectacle, et Velard les ayant quittés sur le boulevard, il s’écria :
— Quel plaisir peut-on trouver à écouter toutes ces sottises !
— Que veux-tu, mon chéri ? répondit Emma, il faut bien passer le temps. Moi, je me suis moins ennuyée que je ne croyais.
Elle plaça le sac de bonbons de Velard sur la cheminée de la chambre à coucher. Il en restait plusieurs qu’elle mangea le lendemain après déjeuner, en disant :
— Il est gentil de m’avoir apporté ça, ce petit.
— Oui, dit Farjolle, il est très poli avec les femmes et il change de maîtresse à chaque instant. C’est un garçon sérieux, mais il s’occupe trop de ces choses-là.
— Dame ! il est libre, ce gamin. Il faut bien qu’il s’amuse. Il a vingt-cinq ans, n’est-ce pas ?
— À peine.
— Il ne les parait même pas. Il en paraît vingt-deux, au plus. Est-ce vrai qu’il est brouillé avec Jeanne d’Estrelle ?
— Il me l’a dit, je crois. Mais j’avoue que ça ne m’intéresse pas énormément,
Ce qui l’intéressa davantage fut une scène épouvantable, qui eut lieu un dimanche, dans le cabinet du directeur de l’Informé, entre Verugna et Joséphine. Il y avait Brasier, Moussac et lui. Ils causaient affaires et échangeaient des considérations à propos de la situation politique et de son influence sur les cours actuels de la Bourse. Verugna connaissait personnellement les ministres et les déclarait tous idiots.
Joséphine arriva en retard, suivant sa coutume. Elle