Page:Carco - Au vent crispé du matin.djvu/26

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vie serait monotone : une pauvre vie de chaque jour avec le courage, la foi, la bonté comme des fleurs malades à moitié fripées dans ma main… tandis qu’un de ces soirs, je partirai à travers des villes furieuses d’épuiser le plaisir qui les obsède ; j’entrerai dans les bars éclatants, dans des tripots et dans des bouges. On n’aura pour moi ni douceur ni colère. Je boirai comme autrefois et peut-être, l’auberge où j’aurai fréquenté sera-t-elle marquée par un meurtre abominable une nuit que j’aurai perdu tout espoir.


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