Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/102

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ur en la menant vers le bûcher, un tas comme ça dure quatre jours.

Il lui montra le bois dont les piles s’étayaient l’une l’autre et s’étageaient jusqu’à la voûte.

— Ainsi, fit-il en guise de commentaire.

Une odeur de forêt, de mousse, de lichen et de sève emplissait le bûcher…

— Et ça ? questionna Léontine en découvrant, posée à même le sol, une couverture.

— Ça, c’est mon lit ! répondit Lampieur.

Léontine se détourna. La voix de Lampieur en prononçant : « Mon lit », venait d’avoir un tel accent qu’une femme ne pouvait s’y tromper.

— Sortons, fit alors Léontine.

Ils se retrouvèrent face à face, dans le fournil où la chaleur était si suffocante qu’on y entrait comme dans du feu.

— Je vais partir, proposa Léontine pour secouer l’espèce d’engourdissement qui s’emparait à demi d’elle

Lampieur ne sourcilla point. Il dirigea sur Léontine un regard si concentré que celle-ci s’en alarma.