Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/101

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murs épais et blancs et la voûte qui l’emprisonnaient. Il faisait, là-dedans, une chaleur étouffante et l’on n’entendait rien du dehors…

« Même si je criais, supposa-t-elle, ça servirait pas à grand’chose ! »

Une idée insensée lui traversa l’esprit et un petit frisson la parcourut. Quelle aventure ! Léontine estima qu’elle était perdue.

— Mais qu’est-ce que vous faites derrière cette porte ? trouva-t-elle toutefois le courage d’interroger.

— J’amène du bois, fit Lampieur.

Il y eut un silence que troublaient, en lui échappant, les rondins que l’homme prenait à la brassée et qui roulaient par terre. Puis Lampieur repoussa la porte et il revint, plié en deux jusque devant le four sous une charge de bois qu’il laissa s’écrouler à grand bruit.

— Ça dépense, observa Lampieur en désignant le four. Jour et nuit, sans arrêt… Tu peux penser…

— Oui… oui, balbutia Léontine, je pense.

— Viens donc voir, reprit Lampie