Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peur parce que je ne suis pas mauvais comme j’en ai l’air… Non… Non… je ne suis pas mauvais… je ne suis pas… Alors j’ai réfléchi à ces choses, seul… tel que je vis… dans ma chambre… ici et là, toujours seul, même dans les restaurants. Et je m’ai dit… Hein ? Tu vois ça. Moi et toutes ces manières d’être embêté de t’avoir fait des peurs. C’est pourtant vrai. Vrai de vrai, précisa-t-il. Tu ne crois pas ?

Léontine se recula.

— Quoi ? s’étonna Lampieur, tu as des doutes ? Allez donc ! pour ce qui est que j’ai eu du regret vis-à-vis de toi, tu peux en être sûre. Mais tu ne sais rien comment c’est arrivé de me mettre dans la tête l’idée d’être aimable avec toi et que tu comprennes. Tu ne peux pas savoir. Et pourtant, ça m’a travaillé sans quitter, d’abord, jusqu’au matin… Entends-tu ? J’étais d’abord comme pris par toi… Et, le lendemain, j’avais bien cette idée-là dans la tête, qui y est encore… Cette idée que je m’ai aperçu de ce que tu étais devenue pour moi… avec déjà des choses…