Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Quelles choses ? articula faiblement Léontine.

— Des choses, reprit-il avec force, qui faudra bien un jour qu’elles s’en aillent. Aussi je n’ai pas osé le lendemain de cette idée revenir où je pouvais te trouver… Ça me faisait honte… Et puis, qu’est-ce que tu aurais dit ? N’est-ce pas ? Est-ce qu’on sait ? Ça me gênait d’avoir l’air de te courir après pour te parler. Tu n’aurais pas voulu m’entendre. Enfin, pendant les premiers jours et les nuits, j’étais ici comme fou. Rien n’allait… C’est de ta faute, vois-tu ? avec toutes tes frayeurs… elles m’empêchaient d’aller, là-bas, dans la rue, au-devant de toi et t’expliquer mes embêtements. Heureusement que le travail m’a permis de me reprendre et de me dire que ça serait toi qui viendrais la première…

— Je ne voulais pas venir, dit Léontine.

— Mais tu es venue, constata Lampieur. Je le savais. J’en étais sûr… aussi sûr que je suis là et tu n’imagines pas quel plaisir ça m’a fait… Voilà. Je ne t’oblige point ce soir à me répondre. Réfléchis… Prends ton temps… Prends jusqu’à demain soir… Tu n’auras