Aller au contenu

Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aussitôt Lampieur, rompant le charme, éclatait d’un méchant rire et devenait un autre homme.

— Hein ! quoi ? s’informa-t-il… J’ai parlé ?

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, répliqua Léontine avec hésitation. Vous ne vous en souvenez pas ?

— C’est possible, observa Lampieur… J’ai parlé de mes vieux. — Il ricana. — Quand ça m’arrive, prononça-t-il ensuite sur un ton de mépris, je ne pense pas qu’à eux… Je pense à moi… et je me souviens comme c’était des gens durs… Oh… là, là… C’est loin, ce temps-là, heureusement.

— N’y pensez plus, proposa Léontine.

— Oui, fit-il comme s’il s’adressait à lui-même, oui… oui.

— On a des souvenirs,

— C’est drôle !…

Il rectifia :

— Des sales souvenirs…

— Tout le monde, dit Léontine.