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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/126

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chez des gens où je l’avais mis à la campagne.

— Quand ça ?

— Après que j’ai quitté chez nous, répondit-elle.

Elle reprit :

— C’est même à cause de lui que j’ai quitté chez nous. Vous comprenez qu’on voulait pas de moi à la maison, avec un môme… n’est-ce pas ?… Le père m’aurait fichue dehors.

— Et la mère ?

— J’ai jamais eu ma mère, expliqua Léontine, Et vous ?

— Oh ! moi… moi… j’ai toujours mes vieux, grogna-t-il. Seulement ils n’habitent pas Paris. Ils connaissent pas Paris… C’est des bonnes gens de leur patelin, là-bas !…

Son bras, qu’il avait levé, retomba.

— Là-bas, dit encore Lampieur ; et, durant un instant, ses yeux s’attachèrent sur des images qu’ils étaient seuls à voir.

Cet instant dura peu. Pourtant dans le regard de Lampieur une flamme soudain avait brillé qui n’était pas celle qui s’y montrait d’habitude et Léontine s’en aperçut, mais elle en fut intimidée ;