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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/132

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— Ne me tourmentez plus.

— C’est toi qui me tourmentes, riposta Lampieur d’une voix rauque. C’est toi… Hier soir, tu n’es revenue que pour ça… tu as jeté la ficelle… Hein ?… dans la cave… et puis tu as appelé… et puis, encore, tu as fait exprès de lâcher ta ficelle pour descendre… Diras-tu le contraire ?

Il marcha sur Léontine.

— Réponds, ordonna-t-il… Ce n’est pas ça ? Réponds-moi !… Je le veux… je veux savoir qui t’a poussée à faire ces choses… Pourquoi tu es revenue… qu’est-ce que tu veux de moi ?

— N’approchez plus ! le prévint Léontine.

Lampieur s’arrêta net.

Devant lui, Léontine, toute tremblante, s’appuyait au rebord du lit et elle regardait Lampieur droit dans les yeux, profondément, avec une telle intensité qu’il ne put pas soutenir son regard.

— Partez, dit-elle alors… Allez-vous-en… Allez, allez… Vous voyez bien qu’il faut vous en aller… qu’il faut me laisser seule… je n’ai plus la force, à la fin. Vous ne cherchez qu’à me faire du mal.