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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/131

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— Taisez-vous ! implora Léontine… Vous n’avez pas le droit de dire ces choses… Ce n’est pas vrai… Si vous m’avez suivie, je ne pouvais pas vous empêcher…

— Probable !

— Et la preuve… la preuve…

— Oh ! laisse tomber, railla Lampieur… avec ta preuve !

Léontine poursuivit :

— La preuve, c’est que je voulais me sauver de vous…

— Quoi ?

— M’en aller… oui, dit-elle avec force… n’importe où… mais m’en aller où vous ne seriez pas, loin… loin… où j’aurais pu vous oublier.

Lampieur eut un sursaut.

— Toi, gronda-t-il, tu voulais ?…

Et, s’approchant de Léontine :

— Écoute, fit-il très pâle, tu mens. On ne peut pas oublier… Ne raconte pas d’histoires… On n’oublie pas. C’était pour que je reste seul que tu avais l’idée de partir, pour que je me ronge les sangs… pour que je cherche après toi… Va donc ! pour que…