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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/164

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seraient portés sur lui. On l’aurait fait venir au commissariat. On lui aurait au moins demandé de fournir l’emploi de son temps lors de cette fameuse nuit. On l’aurait cuisiné. On l’aurait fait parler… Au lieu de cela, que se passait-il donc ?… Lampieur vivait parfaitement tranquille. On ne s’occupait pas de lui… Aucun soupçon ne l’effleurait… Léontine dirait-elle le contraire ?

— Ce n’est pas moi, fit celle-ci, les yeux baissés, qui dirais rien, allez !

— Oh ! toi, jeta Lampieur, toi… toi !… même que tu parlerais…

Léontine intervint :

— Mais je n’ai pas à parler, fit-elle timidement.

— Tais-toi, cria Lampieur.

Il se mit à marcher dans la chambre à grands pas, tout en grommelant des injures à l’adresse de Léontine et en lui lançant par instant des regards courroucés. Qu’avait-il ? Léontine le suivait des yeux. Est-ce qu’il allait recommencer une autre scène ? La malheureuse, cette fois, n’aurait pas pu la supporter. Elle était à