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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/195

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— À tout à l’heure ! leur criait Léontine.

M. Fouasse s’approchait :

— Eh bien ! demandait-il à Lampieur qu’il s’étonnait depuis pas mal de temps de voir si soucieux… Ça ne va pas ?

Ce dernier haussait les épaules.

— Bah ! reprenait le débitant, faut pas s’en faire, M’sieur François…

— Oui, oui, grognait Lampieur.

Et Léontine, gênée, entre ces deux hommes qui restaient en présence l’un de l’autre sans plus trouver rien à se dire, souriait machinalement d’un air timide et résigné.

Elle avait à présent de la peine à supporter Lampieur et à partager ses angoisses ; elles lui étaient par trop pénibles et lui donnaient trop à souffrir… En outre, Lampieur devenait si bizarre que Léontine ne le suivait plus jusqu’au bout dans ses incohérences. Qu’avait-il à se torturer ? Il aurait dû plutôt reprendre le dessus… Mais non. Cela lui était interdit. Au lieu de se sentir, plus les jours s’écoulaient, délivré de la crainte d’avoir manqué d’être pris dans un piège, il ne faisait qu’imaginer, partout, de