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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/207

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Ce que fut pour Lampieur la journée qui suivit cette singulière rupture, on ne le peut décrire. Elle le plongea dans un profond abattement. Quelle détresse n’était pas la sienne ! Elle s’alimentait, dans cette chambre, du souvenir que Lampieur gardait de Léontine, de leur commun tourment, de leur étrange intimité et de l’habitude qu’ils avaient contractée, à la longue, de souffrir l’un par l’autre… À présent qu’il se trouvait seul devant une telle souffrance, Lampieur redoutait qu’elle l’abordât si rudement qu’elle passât ses forces. Comment allait-il faire ? Où puiserait-il, — si faible qu’il fût, — le courage de poursuivre la partie jusqu’en son dénouement ? Il la savait perdue