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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/220

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? Chaque passant, que Lampieur croisait en route, se retournait. Mais Lampieur ne voyait personne et il n’attendait de personne le secours qu’il cherchait.

Ses pas, tout naturellement, le portèrent vers le débit de Fouasse : Lampieur s’en aperçut. Il reconnut l’entrée du bar, ses vitres, le comptoir, et n’y pénétra pas. Il prit à gauche, longea de nouvelles devantures et, intriguant par ses manières les gens qu’il rencontrait, se trouva rue Saint-Denis.

Entre ses façades grises la rue traçait une perspective oblique et resserrée. Çà et là, des éclairages détachaient nettement de l’ombre les lignes des trottoirs, du sol, des maisons. Lampieur les contempla d’un air farouche et, à mesure qu’il avançait, il se sentait plus abattu…

Où allait-il ? L’habitude, qu’il avait de remonter cette rue, le poussait devant lui. Pourtant ce n’était point à son travail que se rendait Lampieur.

Là-bas, une autre chose l’attendait et il se dirigeait vers elle, anxieusement, tandis que la