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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/225

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eux se décidant à l’aborder, Lampieur ne le reconnut pas et continua son manège. Les voisins disparurent. Ils rentrèrent chez eux, mais, de l’étage qu’ils habitaient, ils s’installèrent à la fenêtre et échangèrent des réflexions… Que faisait là cet homme ? Était-il ivre ? Ils suivaient son étrange va-et-vient dans la rue, le regardaient se démener, s’arrêter, se remettre à marcher. Pourquoi se livrait-il à de pareilles démonstrations ? Ils n’osaient s’avouer leurs pensées et tous avaient la même. Cela les indigna.

— Hé, s’il vous plaît, cria celui qui avait abordé Lampieur, faudrait ficher votre camp, n’est-ce pas ?

Lampieur leva la tête… Il distingua, penchés à la fenêtre, ces gens qui l’épiaient, et il resta debout sur un trottoir, à les fixer d’un œil perçant et soupçonneux.

— On irait chercher les agents ! glapit une voix de femme.

— Les agents ! répéta Lampieur… Oh ! les agents !…

Il éclata d’un rire stupide et, haussant les