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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/224

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Lampieur dans sa contemplation et l’arrachaient comme à lui-même.

— Oui, oui, grommela-t-il.

Cette porte, jadis, s’était ouverte. Lampieur l’avait refermée derrière lui. Il se rappela le bruit sec du cordon et celui du déclic qui répondirent à son coup de sonnette. Puis il était entré ; il avait suivi le couloir, en était arrivé au bout… Quels souvenirs ! Ils s’enchaînaient exactement ; ils conduisaient Lampieur le long de cet affreux couloir. Ils lui faisaient revivre les minutes qui avaient précédé son crime et l’atmosphère, dont Lampieur se sentait entouré, prenait sur lui tant de puissance qu’il s’attendait, parfois, à ce que cette porte s’entre-bâillât encore et lui livrât passage… Alors il s’écartait d’un pas ou deux… il gagnait le trottoir d’en face et, s’efforçant de contenir l’exaltation lugubre qui s’emparait de lui, il débitait d’étranges paroles et ne pouvait pas s’empêcher d’aller et de venir tout en gesticulant.


*
* *

Devant une telle maison, il n’était pas possible que l’on ne remarquât pas Lampieur. Des voisins le virent. Ils l’observèrent et, l’un d’entre