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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/238

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— Tu veux boire autre chose ?

— D’où venez-vous ? s’étonna Léontine.

— Là-bas !… répondit-il… des Halles…

Elle se leva.

— Garçon ! appela Lampieur.

— Non… j’ai payé… murmura-t-elle… Sortons d’ici, on ne serait pas, tranquille.

Lampieur suivit, avec docilité, Léontine hors de la salle et il n’était pas le moins du monde étonné de cette providentielle rencontre. Elle lui paraissait être tout ordinaire. Seulement, dès qu’il fut dans la rue, son exaltation décrut et il n’osa plus faire un pas de peur que les gens, qui l’avaient menacé, dans la nuit, de prévenir la police, n’y eussent réellement été.

— Vite !… Vite !… lui jeta Léontine.

Elle tira Lampieur par une manche de son vêtement et ajouta très bas :

— Il ne faut pas rentrer chez vous, maintenant.

— Je m’en doutais, répliqua Lampieur… Ils sont allés chercher les flics ?

Léontine se détourna.

— Bon ! bon ! dit-il…