Aller au contenu

Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Où allait-elle ? Lampieur n’en avait nul souci ? Pour l’instant, son unique secours était dans Léontine et il se promettait de ne pas se séparer d’elle un seul instant. Que lui importait autre chose ! Il se disait qu’il finirait par l’attendrir, qu’elle s’apitoierait sur son sort. Elle n’était pas une méchante fille. Elle céderait, elle accepterait tout à l’heure de se sauver avec lui. Pourquoi semblait-elle s’en défendre ? Lampieur ne voulait pas admettre qu’elle fût sincère. Il y avait, à son avis, dans les façons de Léontine quelque chose qu’il n’expliquait pas, qu’il ne comprenait pas. Il n’était plus ivre, cependant…

Il marchait droit, il reconnaissait la rue où il était, il savait à quelle autre rue elle conduisait et il cherchait à percer les desseins de Léontine.

Tout à coup, celle-ci s’arrêta.

— Là-bas ! fit-elle.

Lampieur distingua, parmi les passants, plusieurs individus en chapeau rond qui sortaient d’une buvette et qui venaient à leur rencontre.

— Ne t’arrête pas, souffla Lampieur à