Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/72

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— Puis vous êtes revenue ?

— Je suis revenue.

Lampieur eut un drôle de sourire.

— Je suis revenue deux ou trois fois, poursuivit Léontine et, chaque fois, j’ai appelé…

Le sourire de Lampieur se crispa. Il souligna profondément un regard anxieux et l’expression fixe et sérieuse d’un immobile visage.

— Mais, questionna Lampieur, quand vous êtes revenue la dernière fois, vous m’avez vu ? Est-ce qu’il y avait du monde dehors ?

— J’étais seule, confia Léontine.

— Et quand vous avez appelé ?

— Il n’y avait que moi, dit-elle.

Elle ajouta :

— Seulement le lendemain, dans les journaux, tout ce qu’on a raconté…

— Je m’en fous des journaux, interrompit brutalement Lampieur… qu’est-ce que ça prouve ?

Il éclata d’un rire forcé.

— N’est-ce pas ? exposa-t-il ensuite en se remettant à marcher… moi, je ne les lis jamais, les journaux… je ne m’en occupe pas. Ce n’est pas