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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/81

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encore me poser vos questions ?… J’ai peur de vous, maintenant… Est-ce que je sais ?… J’ai peur… Pourquoi êtes-vous en colère après moi ?

— Je veux savoir, affirma-t-il.

Instinctivement, Léontine s’abrita la figure de son bras.

— Oh ! pas de comédie, grommela Lampieur… Baisse ton bras et réponds. Tu as l’idée que c’est moi, n’est-ce pas ?…

— J’ai pas d’idée…

— Pour la vieille ? acheva-t-il d’une voix vide d’accent.

Léontine chancela.

— N’aie pas peur, dit Lampieur en la soutenant.

Elle lui fit signe de la lâcher et, s’appuyant contre le mur, elle promena à l’entour un regard égaré. Lampieur s’approcha. Elle se mit alors à respirer profondément comme si le souffle allait lui manquer.

Lampieur la secoua :

— Je vais crier, le prévint-elle, cherchant toujours à respirer… Je vais… Je vais crier… me touchez pas… ne me…