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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/83

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Quand Léontine revint à la notion des choses, la rue déserte où elle se trouvait étendue ne lui rappela rien et elle dut faire un long effort avant d’expliquer sa présence dans un pareil endroit. La pluie tombait. Léontine se prit la tête entre les mains, puis elle chercha son sac par terre, à tâtons, et l’essuya contre son manteau, car il était mouillé. Soudain, elle s’aperçut que ses vêtements aussi étaient mouillés et elle se releva. Mais Léontine ne pouvait commander à ses jambes ; elles se dérobaient ; elles ne lui obéissaient pas. Cela l’emplit d’une sensation curieuse et elle dut, un moment, se retenir au mur. Alors, ce geste la fit confusément souvenir de s’être appuyée de la même