Aller au contenu

Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

après tout, Léontine. Elle le sentait. Elle n’avait point à intervenir. Et pour qui ? Au nom de quels principes ? Léontine n’avait pas de principes. C’était pour elle un mot privé de sens, ou qui prêtait à une odieuse confusion, puisqu’il justifiait l’usage de la police. Léontine allait-elle épouser les haines de ces gens-là ? Elle en avait trop souffert.

« Plutôt crever ! » estima-t-elle intérieurement.

D’ailleurs, à supposer que Léontine éprouvât un jour le besoin de mêler ces messieurs à des impressions toutes personnelles, qui la garantissait qu’elle n’en serait pas, la première, victime ? Elle n’avait aucune défense contre eux. Bien plus, ne la rendraient-ils pas solidaire de Lampieur pour avoir si longtemps reculé de parler ? Déjà il était trop tard. Elle passerait pour la complice de Lampieur ; qu’elle le voulût ou non, Léontine n’empêcherait pas qu’on ne la crût complice et, de ce fait, qu’on ne lui fît supporter une part du châtiment…

— Oui, oui, déclarait Renée, y a des chances qu’il aura changé de