Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/93

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Il lui resta de ces réflexions échangées, cette nuit-là, devant elle un désenchantement tenace et une espèce de méfiance dont elle souffrit plus qu’on ne l’eût imaginé. C’est que, maintenant, Léontine avait peur des agents autant que de Lampieur et elle vivait avec sa peur sans essayer même de la raisonner. Où qu’elle allât, Léontine se sentait poursuivie. Elle voyait, partout, des embûches préparées à son intention, des combinaisons louches, des intrigues. Chez Fouasse, des individus qu’elle n’avait jamais rencontrés semblaient s’intéresser à elle. Léontine n’aimait pas leurs regards. Et ces individus disparaissaient après deux ou trois nuits, cherchant ailleurs on ne savait quelle piste mystérieuse et