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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/99

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et le morceau de pain étaient tombés et il les ramassa.

— Tiens, fit-il en les tendant à Léontine. Ils sont à toi… prends-les.

— Je ne sais pas, observa-t-elle pour déguiser son embarras. Il n’y a pas quelque chose de changé, ici ?

— Non, rien, dit Lampieur.

Il regarda Léontine et poursuivit :

— C’est plutôt toi qui es changée… Tu ne trouves pas ?

— Moi ?

— Oui, toi.

— Par exemple, balbutia Léontine. Pourquoi me dites-vous une chose pareille ?

— Je constate, déclara Lampieur, et il s’adossa contre une des parois de la cave en fixant Léontine d’un air plein d’intentions.

— Ah ! fit alors celle-ci, vous trouvez ?

— Bien sûr, insista-t-il, tu es revenue. Et… pour revenir, il faut que tu n’aies plus peur de moi… comme avant.

— J’ai toujours peur, avoua Léontine.

Lampieur fit entendre un petit rire discret.