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la perle cachée.

hôte, comme firent les disciples d’Emmaüs, de s’arrêter ici ; peut-être de le déclarer mon fils adoptif ! — Mes lèvres sont brûlantes ! (Il élève la coupe une seconde fois, et la même voix se fait entendre.)

Alex. Prenez garde, Euphémien !

Euph. (Baisse la coupe.) Garde à quoi ? Pas à cet inoffensif breuvage ? Oh ! non ; je connais cette voix-là ! C’est mon cher Alexis, qui, bien loin de corps — Ah ! peut-être au ciel — me reproche ainsi l’infidèle pensée de mettre ce pèlerin à sa place.

(Avec émotion.) Il n’en sera rien, cher fils ! Mais oh ! pourquoi parler sans te laisser voir ? Cependant, si tu peux entendre, mon enfant, cette coupe de grâce, je la bois à toi ! (Il tourne la coupe au-dessus de sa tête : au moment où il va la boire, Alexis se précipitant la lui fait tomber des mains.)

Alex. Arrêtez ! c’est un poison mortel.

Euph. (Élevant la voix.) Ho ! ici !

Entrent Proculus et les esclaves. Alexis saisit le flacon des mains de Bibulus, et le pose sur la table. Alexis est au milieu, Euphémien à sa droite, Proculus et Bibulus à sa gauche ; les autres de chaque côté en avant.

Proc. Qu’y a-t-il ? Qu’est-il arrivé, seigneur ?

Euph. Trahison, et meurtre ! Ma coupe a été empoisonnée.