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qu’il saura constamment maintenir et augmenter le sentiment de sa responsabilité.

§ 4. — Loi de l’augmentation relative, dans l’accroissement de la quantité de l’espèce humaine et de la quantité des subsistances.

Nous trouverons maintenant la loi de l’accroissement relatif de la quantité de l’espèce humaine, et de celle des substances alimentaires et autres denrées nécessaires à son entretien, dans les propositions suivantes :

— Le mouvement donne la force, et plus le mouvement est rapide, plus est considérable la force obtenue.

— Avec le mouvement, la matière revêt des formes nouvelles et plus élevées, passant des formes simples du monde inorganique, et à travers les formes complexes du monde végétal, aux formes encore plus complexes du monde animal et aboutissant à l’homme.

— Plus le mouvement est rapide, plus est grande la tendance aux changements de forme, à l’accroissement de la force, et plus est considérable l’accroissement de puissance dont l’homme peut disposer.

— Plus les formes sous lesquelles la matière existe sont simples, moins est énergique la résistance à la gravitation ; plus est grande la tendance à la centralisation, moins il y a de mouvement et moins il y a de force.

— Plus la forme est complexe, plus le pouvoir de résistance à la gravitation devient considérable ; plus la tendance à la décentralisation devient grande, plus il y a de mouvement et plus il y a de force.

— A chaque nouvel accroissement de puissance d’une part, il y a, d’autre part, diminution de résistance. Plus il y a de mouvement produit, plus il doit y avoir, conséquemment, de tendance à une nouvelle augmentation de mouvement et de force.

— La forme la plus complexe et la plus excellemment organisée sous laquelle la matière existe est celle de l’homme ; c’est là seulement que nous trouvons cette faculté de direction nécessaire pour produire une augmentation de mouvement et de force.

— Partout où existe surtout l’homme nous trouverons donc la tendance la plus considérable à la décentralisation de la matière, c’est-à-dire à l’accroissement de mouvement, à de nouveaux changements de forme, et à ce développement de plus en plus élevé, qui d’abord se manifeste dans le monde végétal, et aboutit à la production de nouvelles quantités d’individus humains.