Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y a trente ans, l’Allemagne était une collection de petits États constamment en opposition l’un à l’autre. Aujourd’hui son système a revêtu cette forme naturelle dans laquelle l’attraction locale s’accroît rapidement — balançant l’action centrale et maintenant l’ordre et l’harmonie dans le tout. Alors l’Allemagne était encore exposée à voir son système dérangé par des influences étrangères, mais les événements des trois dernières années ont prouvé qu’avec l’accroissement d’individualité dans la population, avait marché, de compagnie, l’individualité correspondante du gouvernement prussien — qui le met en état de maintenir la paix en dépit des menaces des grands pouvoirs qui bordent l’Allemagne du Nord à l’est, à l’ouest et au sud.

    dernières trente années, a été accompli par l’Allemagne en masse, le lecteur doit se rappeler l’incessante spoliation à laquelle ce pays fut soumis par les envahisseurs de l’est, de l’ouest et du nord. Le chevalier Bunsen, qui écrivait en 1855, dit que ce pays, pris dans son ensemble, « s’est aussi peu rétabli de la dévastation de la guerre de trente ans, que les districts de l’est de la Russie se sont rétablis des effets de la guerre avec la France dans le siècle présent. — Laissons les fautes et les erreurs de notre caractère national allemand, continue-t-il, quelles qu’elles puissent être (et nous aimerions à savoir quelle nation a subi telle spoliation et partage et y a survécu) le plus grand péché de l’Allemagne dans les deux derniers siècles, a toujours été sa pauvreté — qui est la condition de toutes les classes, à peu d’exceptions. » — Néanmoins ce pauvre pays de l’Union allemande, fait aujourd’hui lui-même ses routes, sans secours étranger ; tandis que l’Union américaine, pays favorisé à un haut degré, en est réduit à inonder le monde de son papier, lorsqu’il s’agit de faire des routes. Le premier pays suit une politique qui vise à développer le commerce. La politique de l’autre, comme nous pourrons voir, vise seulement à augmenter, chez le trafiquant, le pouvoir de diriger les mouvements du fermier et du planteur.