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Passant aux États-Unis, nous rencontrons des faits qui correspondent exactement avec ce qu’on observe dans les autres pays. Dans la période qui finit en 1816, il y eut rapide accumulation, comme on le vit par la construction d’usines et de fourneaux, et demande universelle du travail. Dans les années suivantes, point de construction d’usines, les hommes restent partout sans emploi, et il semble que le pouvoir d’accumulation ait cessé. De 1824 à 1834, l’accumulation est rapide, comme on le voit par le fait, que des usines et des fourneaux se construisent ; qu’on ouvre des mines, et que partout on fait des routes. À partir de 1836, la marche est déclive. On contracte en emprunts étrangers pour des centaines de millions, dans les dernières années de la période de libre échange ; et il y a pauvreté presque universelle dans le pays. La scène change de nouveau, et le pays qui avait été si pauvre en 1842, prend rang, en 1847, parmi les plus riches du monde. Comme preuve, il suffit de rappeler au lecteur le fait que, tandis que, dans la période de libre échange, les titres et obligations des compagnies américaines et des États furent avilis sur tous les marchés de l’Europe, non seulement on ne contracta point de dettes dans la période de protection, mais même on acquitta l’arriéré d’intérêts des années précédentes. Que la nécessité de contracter emprunt se doive attribuer à la pauvreté dans la première, nous le voyons par le fait que la consommation de drap et de fer demeura stationnaire durant la période où l’on fit les emprunts ; et que l’affranchissement, dans la seconde de ces périodes, de la nécessité de contracter dette étrangère ait résulté de l’accroissement du pouvoir protecteur, la preuve en est dans le fait que la consommation des deux articles, fer et houille, prit un accroissement tel qu’on n’en avait point encore vu d’exemple dans aucun pays du monde. Dans la décade qui venait de finir, la consommation n’a point augmenté ; et néanmoins une dette énorme, — montant probablement à 200.000.000 dollars, — s’était ajoutée à celle déjà existante. C’est lorsque la circulation sociétaire est le plus rapide que la consommation est la plus grande ; et c’est alors que le pouvoir d’accumulation existe le plus, et par la raison que c’est alors que le capital, qui est consommé sous forme d’aliment, tend le plus à reparaître sous la forme d’utilités et de choses produites par le travail humain.

§ 13. — Plus rapide est l’accumulation, plus la tendance augmente vers l’affranchissement ultérieur du sol de la taxe de transport, et vers la création d’une agriculture réelle.

Plus considérable est la masse de houille, fer, plomb et