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CHAPITRE XXXII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


III. — Du prix a payer pour l’usage de la Monnaie.

§ 1. — Le taux pour l’usage de la terre, des maisons, des navires et de toutes les autres utilités et choses, s’abaisse à chaque diminution du coût de reproduction. Il en est de même pour la monnaie, — le taux d’intérêt tendant à s’abaisser à mesure que l’hommme acquiert plus de pouvoir de diriger les forces naturelles, — pouvoir qui constitue la richesse.

À chaque accroissement de facilité de reproduction d’une utilité ou d’une chose, il y a diminution de la valeur de toutes les choses de même sorte existantes, suivie d’une diminution du prix qu’on peut obtenir en en cédant l’usage, — phénomène qui fournit des preuves concluantes d’une civilisation en progrès. La maison dont la construction, il y a un siècle, eût demandé mille journées de travail, peut être reproduite aujourd’hui en moins que moitié de ce temps, ce qui a eu pour conséquence que la valeur du travail en maisons s’est considérablement élevée, tandis que celle des maisons, mesurée par le travail, a beaucoup baissé. L’homme qui aujourd’hui désire occuper l’ancien bâtiment ne se guidera pas, pour la rente à payer, sur ce qu’il a coûté à produire, mais sur ce qu’il en coûterait pour le reproduire. Les travaux du présent tendent donc à acquérir pouvoir aux dépens des accumulations du passé.

Le prix à payer pour l’usage de la monnaie existante, tend de la même manière, à diminuer à mesure que, d’un siècle à l’autre, l’homme acquiert autorité croissante sur les services des grandes forces que le Créateur a destinées à son usage ; et c’est pourquoi dans