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circulation de toute espèce quelconque. Depuis lors jusqu’à présent, le mot d’ordre du parti de l’Union a été : — « Guerre à mort contre les bank-notes. » Et, dans le but d’amener leur expulsion, différents États passèrent des lois, qui en interdisaient l’usage à moins qu’elles n’eussent une dimension trop grande pour entrer librement dans les transactions de la communauté. Comme il doit cependant infailliblement arriver, la tendance à perdre les métaux précieux a toujours été en raison directe de l’affaiblissement de leur utilité produit de la sorte. Une seule fois, dans le cours des vingt dernières années, il y a eu quelque excédant d’importation de ces métaux, et ce fut sous le tarif de 1842. La monnaie alors devint abondante et à bon marché, parce que la politique du pays visait à favoriser l’association et le développement de commerce. Aujourd’hui elle est rare et chère, parce que cette politique limite le pouvoir d’association et établit la suprématie du trafic[1]. Quelles sont les circonstances qui tendent à influer sur le taux pour l’usage de la monnaie, nous allons l’examiner.

  1. Note écrite en 1858. Que la centralisation trafiquante va soumettant rapidement la propriété et les fortunes de la nation entière, au vouloir de quelques hommes qui ont à profiter de tous les changements qu’ils amènent, nous le voyons par le fait que dans le court espace de vingt mois, finissant en août 1857, les emprunts de la banque de la ville de New-York s’élevèrent de 92.000.000 dollars à 122.000.000, et alors en soixante-dix jours furent réduits à 95.000.000, ce qui eut pour effet, une suspension complète du mouvement sociétaire.