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se compose. La-circulation est-elle rapide ; la force est grande, la circulation lente ne met en jeu que peu de force. À l’appui de cette assertion, le lecteur peut comparer Sparte l’indolente avec Athènes si animée, — la Turquie, l’Italie ou le Portugal avec l’Allemagne du nord. — L’Inde et ses cent vingt millions d’habitants, avec la France et ses trente-six millions ; l’État de la Caroline avec celui de Massachusetts.

Produire, c’est approprier à l’usage de l’homme les forces de la nature. Plus l’appropriation s’étend, et plus augmente sa richesse ; la richesse consistant dans le pouvoir de commander leur service.

Plus ces forces sont appropriées dans cette direction, plus la matière tend d’elle-même à revêtir d’autres formes de plus en plus élevées qui se terminent en celle de l’homme.

Plus les hommes se multiplient, plus augmente la force d’association, plus est rapide le développement individuel de faculté, et plus l’homme acquiert de pouvoir sur la nature. Ce pouvoir à son tour est suivi de facilité plus grande de combinaison, de capacité plus grande de comprendre ses forces admirables, avec un accroissement correspondant du pouvoir de l’homme pour la soumettre à son service. À chaque pas dans cette direction, les utilités latentes de la matière vont se développant de plus en plus, d’où résulte un abaissement de valeur de toutes les utilités qui correspondent aux besoins de l’homme, et de l’accroissement de sa propre valeur comparée à la leur. La richesse tend, conséquemment, à augmenter avec une vitesse constamment accélérée. À chaque degré d’augmentation, la production et la consommation se succèdent plus vite, et le pouvoir de progresser en augmente encore.

§ 3. — L’homme est l’objet final de toute production. La demande amène l’offre. Plus les hommes sont nombreux et plus augmente le pouvoir de combinaison, plus s’accroît la demande.

L’objet final de toute production est l’homme fait à l’image et ressemblance de son Créateur ; il est doué de facultés qui peuvent lui assurer l’empire sur le monde matériel ; et, pour leur développement, le commerce avec ses semblables lui a été imposé comme une des conditions de son existence. Ce commerce consiste dans l’échange de l’effort physique et intellectuel parmi les hommes, chacun avec chacun des autres. L’homme qui possède la force des bras cherche l’échange avec celui qui possède la vitesse des pieds ; et celui qui a pris du poisson cherche l’échange avec le voisin qui a dépensé son temps à prendre des lapins. Dans l’enfance de la