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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/481

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culture. Sous ce système, l’interdépendance au sein de la société disparaît, en même temps qu’augmente la dépendance, avec tendance correspondante au développement d’insubordination et à ce que se produisent a les freins positifs » de l’école moderne. L’effort qui se poursuit aujourd’hui pour établir une centralisation trafiquante, — ce système prêché par l’école actuelle anglaise, — tend à amener un état de choses semblable à celui qu’a présenté la France à l’époque de la Jacquerie, l’Allemagne à l’époque de Jean de Leyde et ses anabaptistes, l’Angleterre à celle de Henri VIII, où 72.000 criminels furent pendus sous un seul règne ; en Hollande à l’époque de Fletcher, en Irlande dans lé siècle actuel, et dans l’Inde à ce moment même, — cet état de choses où l’insubordination a pour compagne une division de société en deux grandes forces : les très-riches et les très pauvres, le maître et l’esclave. C’est ainsi qu’il a donné naissance à la doctrine d’excès de population, qui n’est que celle de l’esclavage, de l’anarchie, de la ruine sociétaire, comme la condition finale de l’humanité, — et qu’il l’a présentée comme une conséquence de lois émanées d’un être tout sage et tout-puissant, qui pouvait, à sa volonté, instituer des lois en vertu desquelles liberté, ordre, paix et bonheur auraient été le lot de cette même humanité.

Que ces dernières lois ont été instituées, — que)e plan de la création n’est pas une déception, — qu’il n’est point souillé des erreurs qu’a signalées M. Malthus, — cela est prouvé par tous les faits que nous présentent les communautés du monde qui progressent, — l’habitude de paix entre les individus et les nations, augmentant par l’augmentation de population et l’accroissement du pouvoir de se diriger soi-même. Plus ce pouvoir se perfectionne, et plus il y a tendance au progrès. — Le misérable esclave de la nature cédant par degrés la place au maître de la nature, chez qui le développement du sentiment de responsabilité envers sa famille, son pays, son Créateur et lui-même, suit le développement du pouvoir de guider et de diriger les diverses forces placées sous son empira. Ce dernier s’accroît dans tous les pays où les énergies sociétaires, représentées par leurs centres coordinateurs, sont le mieux dirigées pour écarter les obstacles à l’association et la combinaison, et par conséquent plus en accord avec ces lois naturelles qui constituent la science sociale.