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MADEMOISELLE DE SOMMERY

(1711-1790)


Née au commencement du xviiie siècle, Mlle de Sommery attirait chez elle très bonne compagnie et gens de la haute société. Elle était douée d’un esprit rare. Pourtant, elle trouvait que La Fontaine était un niais, Fénelon un bavard et Mme de Sévigné une caillette.

Elle publia, déjà âgée et pour premier ouvrage, son livre des Doutes[1], qui montre qu’elle s’était nourrie de la lecture des Maximes de La Rochefoucauld et, plus encore, des Caractères de La Bruyère.

Ce recueil eut un véritable succès. S’il contient un assez grand nombre de pensées communes, l’expression a presque toujours de la précision, de la finesse et de l’élégance, un peu recherchée, à la vérité.

Mlle de Sommery a publié en 1785 (in-8°) les Lettres de Mme la comtesse de L*** à M. le comte de R*** sous le voile de l’anonyme. On attribue cet ouvrage, à tort, à Mme de Riccoboni et à Mme de Genlis.

Enfin, en 1788, elle a publié les Lettres de Mlle de Tourville à Mme la comtesse de Lenoncourt et, en 1789, un conte asiatique intitulé : L’Oreille (3 petits volumes in-12, 1789). Elle mourut vers la fin de 1790.

Mlle de Sommery se mêlait de faire des vers mais sans trop de succès. Elle était fort laide.

Barbier indique encore d’elle : Lettre a Deslon, magnèti-

  1. Doutes sur différentes opinions reçues dans la Société. Amsterdam et Paris, Gailleau, 1782, petit in-12 3 8 édition augmentée, Paris, Barrois l’aîné, 1784, 2 vol. petit in-12. (Ouvrage dédié aux Mânes de M. Saurin, de l’Académie française.)