Aller au contenu

Page:Carmontelle - Conversations des gens du monde, tome 2.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mad. de Saint-Arli.

Je ne suis pas une femme à air, & j’ai des Loges à tous les Spectacles, plus pour mes enfans que pour moi.

M. de Vaubois.

Vous avez cru, comme tout le monde, faire une économie ?

Mad. de Saint-Arli.

Mais, oui.

M. de Vaubois.

Et vous n’avez procuré à vos enfans, qu’une occasion continuelle de dissipation : les femmes ne peuvent plus rester chez elles, de-là est venu le bon air de se montrer par-tout ; elles veulent être mises comme toutes celles qu’elles voient ; elles envient le bonheur de celles qui font le plus de dépenses, les Marchands leur en fournissent les moyens par des crédits ruineux, & ce ne sont plus des ménagères qu’on épouse ; ce sont des dépensières : je ne parle pas de tout ce qui suit quelquefois cette dissipation, & des malheurs qu’elle entraîne ; cela est trop effrayant !

Mad. de Saint-Arli.

Vous avez bien raison.