Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 1.djvu/131

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M. BERNARD.

Oui, fini ; & la ressemblance dont on n’est jamais content ?

M. DURBAIN.

Ah ! qu’ils s’accommodent.

M. BERNARD.

Cela vous est bien aisé à dire ; on voit bien que vous ne peignez pas le Portrait.

M. DURBAIN.

J’en ferois, si je voulois ; mais je n’aurois jamais cette patience-là ; pourvu que je mette dans mes têtes l’expression que je veux qu’elles ayent ; c’est tout ce qu’il me faut.

M. BERNARD.

Vous avez raison. Hé bien, nous autres, nous mettrions toutes les expressions, les minauderies & les grimaces qu’une femme peut faire, je vous réponds qu’on ne seroit pas encore content.

M. DURBAIN.

C’est aussi trop fort.

M. BERNARD.

Tenez, vous vous souvenez bien de cette jeune mariée que vous trouvâtes ici un jour, qui vous parut si jolie & que vous disiez que vous voudriez bien avoir pour faire une tête de Vénus ?