Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 1.djvu/132

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M. DURBAIN.

Ah, oui, oui, je me rappelle ; charmante, fraîche, on voit couler le sang sous la peau, la colorer, l’animer !

M. BERNARD.

Hé bien, elle a le plus vilain mâtin de mari qu’on puisse rencontrer.

M. DURBAIN.

Cette femme-là ?

M. BERNARD.

Oui, cette femme-là. J’en ai fait le portrait de ce mari, & très-ressemblant, même trop en beau. Cette diable de femme, d’abord en paroissoit enchantée ; cependant à force de réflexions, elle se refroidit sur ce portrait : je le regarde ; je n’y vois rien de changé ; je la presse de me dire ce qu’elle y trouve ; elle hésite, regarde son mari tendrement, il riposte par la plus hideuse grimace, se croyant charmant, & elle s’écrie tout d’un coup, non, ce ne sont pas-là les petits yeux de mon mari quand il me regarde.

M. DURBAIN.

Ah ! quel peste de conte !