Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 2.djvu/37

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Le MARQUIS.

Cherche-t-elle seulement à pénétrer ce qui se passe dans mon ame ?

Le BARON.

Au lieu de vous livrer à la douleur, que ne lui parlez-vous ? Le manque de confiance éloigne souvent des cœurs faits pour s’aimer toujours. Permettez-moi de vous servir ; je veux…

Le MARQUIS.

Non, mon cher Baron, il seroit inutile. Cette froideur encore, n’est pas le seul reproche que je puisse faire à la Comtesse.

Le BARON.

Comment ?

Le MARQUIS.

Un goût nouveau m’a entièrement banni de son cœur. Le Chevalier s’est occupé de lui plaire ; & il n’y a que trop réussi.

Le BARON.

Vous verrez que c’est encore une autre erreur.

Le MARQUIS.

Mon malheur ne me permet pas d’en douter ; un cœur qui sait aimer, connoît facilement quand il a un rival qu’on lui préfere.