Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/139

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M. D’ORSANT.

Mon ami, ce projet est plus adroit que délicat, & sent l’homme qui a un peu vécu.

M. DE BOURVAL.

Je n’en disconviens pas ; mais

Ce n’est pas un crime, en aimant,
D’employer un peu d’art pour plaire.

M. D’ORSANT.

Je vous comprends bien ; mais qui vous répondra que vous deviendriez l’objet de ses pensées, de ses desirs ?

M. DE BOURVAL.

Il me semble que je dois l’espérer par cet essai de bonheur que je lui prépare, cette preuve des soins que j’aurai de prévenir tout ce qui pourra lui plaire.

M. D’ORSANT.

Il falloit donc ne faire peindre ici que les amours de Jupiter, au lieu de ceux d’Apollon, d’Adonis, d’Endimion, de Mars, cela auroit mieux dirigé ses pensées sur vous.

M. DE BOURVAL.

Je n’aime point cette mauvaise plaisanterie-là, je vous en avertis.