dire ; mais que je veux bien vous apprendre à présent, pour vous prouver à quel point vous avez tort. Vous savez combien ma mere aime à plaire ; mais vous ne savez pas quelle est la source de l’humeur qui s’est emparée d’elle depuis quelque temps ; c’est la crainte de vieillir qui la tourmente continuellement ; je lui ai entendu dire qu’elle ne concevoit pas comment une femme, encore jeune, pouvoit supporter le titre de grand’mere. Après cela, croyez-vous que l’idée de me voir vous épouser pourroit lui plaire ? non, elle n’y consentira jamais que lorsqu’elle y sera forcée, & brusquement, sans pouvoir espérer de l’empêcher.
Ah ! quand on aime bien, il est si doux de le prouver, qu’on est moins occupé que vous ne l’étiez de toutes ces craintes.
Et quand on aime bien, se rebute-t-on si facilement, & se determine-t-on à en épouser un autre ? Croyez-vous que j’en eusse été capable ? non, jamais, je me serois reprochée jusqu’à cette pensée.