Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/299

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M. DUMONT.

Ah ! Madame ! c’est là ce qui cause mon désespoir ! avec mon emploi, je l’aidois à vivre, & je comptois, en augmentant d’appointemens, pouvoir mieux la soulager encore, & l’on m’a ôté toutes mes ressources !

Mad. DE LA BRUYERE, à M. de la Bruyere.

Monsieur, est-ce que cela ne vous touche pas ? (A M. Dumont.) Et est-elle guérie, du moins ?

M. DUMONT.

Non, Madame ; de cette maladie, elle est devenue aveugle, & mon malheur l’a accablée de chagrin. Je vous demande bien pardon de vous exposer tout cela ; mais je ne l’aurois jamais fait, si votre bonté ne m’a voit rassuré, sans m’humilier.

Mad. DE LA BRUYERE.

J’aime beaucoup votre façon de sentir, & de penser, Monsieur Dumont.

M. DE LA BRUYERE.

Et moi aussi, & je vais vous le prouver.

Mad. DE LA BRUYERE, à M. de la Bruyere.

Ah ! Monsieur ! que je vous en aurai d’obligation !