Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/44

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pas avec lui, toujours ; s’il revient ici, je lui arracherai les yeux.

Mlle  JANNETON.

Mais, c’est, peut-être, un faux rapport qu’on lui aura fait.

Mad. DE L’AIGUILLE, en colere.

Quand cela seroit vrai, je ne veux pas qu’on me le dise ; enfin, je te défends de penser à lui davantage.

Mlle  JANNETON, pleurant.

Mais, ma chere mere, si je ne peux pas m’empêcher de l’aimer ?

Mad. DE L’AIGUILLE, en colere.

Quoi ! tu aurois ce cœur-là, d’aimer un vilain coquin, comme cela, qui t’insulte, qui insulte ta mere ? Je te torderois plutôt le col, que de souffrir que tu l’aimes encore après cela.

Mlle  JANNETON, pleurant.

Mais, ma chere mere, comment voulez-vous que je fasse ?

Mad. DE L’AIGUILLE, en colere.

Aimes-en un autre, n’importe lequel, cela m’est égal, pourvu que ce ne soit pas lui.

Mlle  JANNETON, pleurant.

Mais, si je ne le peux pas ?