Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/47

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Mad. DE L’AIGUILLE.

Oui, pourquoi pas ? Il s’étoit marié trois ans avant moi, & il doit avoir un fils assez grand à présent.

Mlle JANNETON.

Dame ! écoutez donc, cela pourroit bien être ; car il m’a dit que son pere avoit bien de la protection, qu’il étoit débitant de tabac, & que pour lui, il auroit bientôt un meilleur emploi.

Mad. DE L’AIGUILLE.

Mais il faudroit savoir si tout cela est bien vrai, & s’il n’est pas amoureux d’une autre ; car ces chiens d’hommes, il ne faut pas trop s’y fier, après ce qui nous arrive.

Mlle JANNETON.

Oh ! je suis bien sûre qu’il est amoureux de moi ; car il me l’a dit ; mais je ne lui ai rien répondu, parce que je comptais épouser M. Discret, cet ingrat-là.

Mad. DE L’AIGUILLE.

Quoi ! tu y penses encore ?

Mlle JANNETON.

Ah ! ma chere mere, c’est pour la derniere fois. Et tenez, le voilà M. Dubois.