Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 5.djvu/271

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c’est une ancienne connoissance : ma mere m’avoit mise en couture chez la sienne ; c’est-là où j’ai appris mon métier, & vous sentez bien qu’on ne se voit pas comme cela de près, sans se dire un mot.

M. BATTU.

Sans doute, & c’est une bonne raison ; enfin vous verrez, si ce que j’ai imaginé ne réussira pas.

Mlle. GOTON.

Je sai bien qu’après vous il faut tirer l’échelle auprès de ma mere, mais si enfin, quand elle saura son nom, elle ne vouloit pas entendre parler de lui ?

M. BATTU.

Je vous dis que cela n’arrivera pas ; j’entends les affaires apparemment ; je ne suis pas Huissier pour rien.

Mlle. GOTON.

Allons, tant mieux ; parce que quand on a pris une fois, comme on dit, de l’amour pour un quelqu’un, il seroit bien chagrinant après, d’être obligée de songer à en prendre pour une autre personne.