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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/102

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Scène III.

ULZETTE, ZASKIN.
ULZETTE.

Prince, je vous cherchois ; évitiez-vous Ulzette ?

ZASKIN.

Qui ? moi, vous éviter ! près de cette retraite
J’espérois vous revoir ; mes moments les plus doux,
Vous le savez, sont ceux que je passe avec vous :
Vous êtes mon soleil, vous êtes mon aurore,
Et sans vous, nul beau jour pour moi ne peut éclore.

ULZETTE.

J’oublie, en vous voyant, ces palais éclatants,
Tout ce que j’ai perdu, ces illustres parents,
Ceux qui nous destinoient chacun une couronne.

ZASKIN.

Eh ! nous l’aurons toujours, si la vertu la donne.
Je ne reproche rien à nos cruels destins ;
Ils ont su nous unir, nous rendant orphelins :
C’est de nous seuls, enfin, que nous devons dépendre,
Et nul mortel sur nous n’aura droit de prétendre.