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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/219

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L’ABBÉ.

Vous serez étonné du jambon au dessert ; mais c’étoit notre usage dans ce temps-là, parce que cela fait boire. Celui-là étoit bien sallé ; il me semble que je le vois encore.

M. COLLIGER.

Ah, je vous en prie, sortez de table.

L’ABBÉ.

Bon ! vous n’y êtes pas. Tout en buvant, le Doyen dit : Messieurs, si nous parlions un peu de nos affaires, nous n’avons pas beaucoup de temps, c’est demain, & nous n’avons encore rien délibéré. Eh bien, buvons un coup, dit le Chanoine Ventrin. Je ne vous ai pas encore parlé de lui, je crois ? Il étoit gros comme un orme qu’il y avoit dans la cour du Doyen, qui étoit vieux comme le monde ; c’est moi-même qui l’ai mesuré, il me semble que j’y suis encore.

M. COLLIGER.

Dites, enfin que fîtes-vous ?

L’ABBÉ.

Nous délibérâmes que nous nous rendrions à l’église le lendemain à cinq heures du matin. Gobart dit : Messieurs, le temps avance ; si vous m’en croyez, nous souperons ensemble, & tout en buvant nous arriverons à cinq heures de ma-