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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/220

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tin ; je l’entends encore. Nous ordonnons le souper.

M. COLLIGER.

J’espère que vous m’en ferez grâce.

L’ABBÉ.

Il étoit pourtant bien bon ! il me semble que j’y suis encore. Nous envoyons chercher nos aumusses. La mienne se trouva brûlée d’un côté, parce que ma gouvernante, qui étoit endormie, la laissa tomber dans le feu ; mais en mettant le brûlé en dedans, cela ne s’appercevoit pas. Vous voyez que je me souviens de tout.

M. COLLIGER.

De tout ce qui est inutile.

L’ABBÉ.

Cinq heures sonnent, nous buvons un coup, & nous nous mettons en marche ; nous arrivons à l’eglise. Nous trouvons à la porte un Cent-Suisse qui avoit une belle moustache ; il me semble que je le vois encore : Où allez-vous, Messieurs, nous dit-il ? Nous allons dans l’église. Vous n’avez point de place ici, Messieurs. Ah ! ah ! celui-là est plaisant ! Vous ne nous connoissez pas, apparemment ? Vous n’entre pas par ici. Allons, marche.

M. COLLIGER.

Comment ! vous ne pûtes pas entrer ?