C’est qu’ils ne sont pas bien intentionnés pour vous. Ils disent que mon oncle n’étoit pas malade, & que c’est le médecin que vous lui avez donné, qui lui a causé ce délire.
Mais Monsieur Sobrin est fort sage, & j’ai fait pour le mieux.
Je le crois ; mais la diette qu’il ordonne dans toutes les maladies a révolté nos gens, & ils ont tant dit à mon oncle que s’il ne vouloit pas manger, il mourroit, qu’aujourd’hui il se croit mort, oui, absolument mort.
Quoi ! la tête de M. Despreuils est affaiblie à ce point-là ?
Oui, vraiment, & si elle ne revient pas, & qu’il meure en effet, je ne pourrai jamais vous épouser.
Pourquoi donc ? n’êtes-vous pas veuve ; par conséquent maîtresse de vos volontés ?
Il est vrai ; mais vous ne savez pas tout. J’attends de mon oncle la seule fortune que je puisse avoir.