Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/45

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LE CHEVALIER.

Je le sais.

Me. DENERÉE.

Vous n’êtes pas riche, & il m’étoit bien doux de pouvoir vous faire partager des biens que je ne saurois desirer sans vous.

LE CHEVALIER.

Votre cœur me suffit.

Me. DENERÉE.

Je le crois ; mais en vous épousant sans la succession de mon oncle, je vous ruinerois, en vous empêchant de faire un bon mariage ; & il a fait un testament par lequel il me déshérite, si je vous épouse.

LE CHEVALIER.

O ciel ! que m’apprenez-vous ?

Me. DENERÉE.

S’il mouroit…

LE CHEVALIER.

Ne pourroit-on pas faire casser le testament, comme ayant été fait dans le délire ?

Me. DENERÉE.

Ce seroit un procès dont le succès seroit très-douteux ; & comme les domestiques sont bien traités dans ce testament, le délire seroit très-difficile à prouver.